L’activité physique adaptée s’affirme désormais comme une alternative non médicamenteuse efficace, non plus uniquement dans la seule prévention mais aussi dans le traitement de nombreuses maladies chroniques ou handicaps. L’intégration récente de la thérapie par le sport dans le code de la santé français et l’émergence de dispositifs législatifs en faveur de son développement traduisent bien cette tendance.
L’écosystème français de la thérapie par le sport peine pourtant à se structurer et les différents acteurs concernés, qu’ils soient professionnels de santé ou non, éprouvent pour l’instant de grosses difficultés à collaborer pour permettre un suivi à la fois durable et efficace des personnes ayant recours à ce type de traitement.
Lorsqu’on s’intéresse de plus près à ces difficultés,
2 éléments apparaissent particulièrement prohibitifs
dans la mise en place d’un suivi cohérent :
1
Le premier est le manque d’échange d’informations entre deux groupes d’acteurs aux actions complémentaires mais qui se connaissent peu. Ces acteurs sont d’un côté les professionnels de santé (au premier plan desquels on retrouve les médecins) et de l’autre, les professionnels de la thérapie sportive (enseignants en activité physique adaptée ou éducateurs médico-sportifs exerçant dans des salles spécialisées, dans des clubs sport santé, dans des centres de rééducation ou de manière indépendante). Pour les médecins, la thérapie par le sport représente en effet une notion relativement nouvelle qu’ils peinent à s’approprier tandis que les professionnels de la thérapie sportive constituent une corporation jeune, dont le périmètre d’intervention est encore mal connu du corps médical.
2
L’absence, pour les professionnels de la thérapie sportive, d’outils adaptés à un bon suivi et à la conservation des données de prise en charge du malade (indicateurs de forme physique, compte rendu de fin de cycle, etc) constitue l’autre frein à un accompagnement de qualité. Ainsi, une majorité de ces professionnels éprouvent de grosses difficultés à assurer un suivi efficace de leurs actions et, pour des raisons principalement économiques, ont recours à des outils inadaptés, ne remplissant pas des conditions suffisantes de conservation et de partage sécurisé de ces informations (utilisation d'outils papier, de tableurs excel, de cloud externe non sécurisés, etc).
A la considération de ces constats, le projet 3S+ a pour ambition de faciliter le suivi des personnes ayant accès à l'activité physique comme outil thérapeutique et améliorer la qualité des soins prodigués en éditant une solution numérique à l'attention principale des professionnels de la thérapie sportive.
Cette solution doit ainsi leur permettre de disposer d'une part d’un outil de suivi "clé en main" qui réponde aux contraintes règlementaires en matière de conservation des données personnelles de santé, tout en étant financièrement accessible grâce à une mutualisation des coûts de stockage. D’autre part, elle a vocation à leur faciliter le partage d’informations avec le malade lui même ainsi qu'avec les professionnels de santé.